22 décembre 2010

Les 100 brésiliens les plus influents en 2010, selon Epoca

A l'instar de ce qu'a pu faire le newsmagazine concurrent Istoé à la fin 2009 (je vous en avais parlé ici), c'est au tour d'Epoca (le mag d'informations généralistes appartenant à la toute puissante Globo) de publier, dans son numéro daté du 13 décembre, la liste des 100 personnalités les plus influentes de l'année qui s'achève (cf couverture de l'hebdo ci-dessous).
Epoca a choisi de structurer son classement de façon assez originale, autour de quatre thématiques : les "Leaders", les "Constructeurs", les "Héros" et les "Artistes".
Découvrons-donc ci-après les vainqueurs de chacune de ces thématiques !

# Les "Leaders" :
Evidemment. Naturellement. Ca ne pouvait être qu'elle. Dilma Rousseff, la nouvelle présidente de la République du Brésil, élue confortablement à la fin octobre à la tête du 5ème pays le plus peuplé du globe, la première femme à occuper ce poste prestigieux, qui aura la lourde charge, à compter du 1er janvier prochain, de succéder au si populaire Lula da Silva, et de poursuivre la construction d'un Brésil plus juste et plus équilibré, le tout dans un contexte international compliqué et incertain. Bonne chance à elle, elle en aura bien besoin !
Dilma, photo officielle...
Suivent également dans la rubrique "Leaders" Marina Silva, la candidate du petit Parti Vert aux élections présidentielles, qui a surpris son monde en obtenant près de 20% des suffrages, puis Antonio Palocci, un fidèle de Lula, l'ancien ministre de l'Economie sous son premier gouvernement, qui va être nommé Chef de la Maison Civile (plus ou moins l'équivalent de notre poste de Premier Ministre) dans le gouvernement de Dilma,  et qui devrait ainsi jouer un rôle clé dans les prochaines années.

# Les "Constructeurs" :
Constructeurs, pour entrepreneurs, businessmen, donc. Là encore, un nom trône au-dessus des autres, il s'agit de Eike Batista, multi-entrepreneur (principalement dans le domaine de l'extraction de minérais), propriétaire -entre milles autres biens- de la Marina de Gloria (le chic Yacht-Club de la baie de Rio) et de l'hôtel Gloria (l'un des établissements les plus traditionnels de la Cidade Maravilhosa, actuellement en travaux) . Détenteur d'une fortune personnelle estimée à 27 milliards de dollars, il est rentré cette année dans le cercle très fermé des 10 hommes les plus riches au monde.
Eike et ses nouveaux cheveux...
Les autres "nominés" les plus prestigieux de la rubrique "Constructeurs" sont l'incontournable Abilio Diniz, le "dono" (patron/propriétaire) de Pão de Açucar, le groupe leader de la distribution au Brésil, toujours en phase de digestion de ses méga-acquisitions de 2009, les distributeurs spécialisés PontoFrio et CasasBahia, et André Gerdau, l'héritier de la dynastie du même nom, qui dirige depuis 2007 le plus grand groupe sidérurgique d'Amérique Latine...Gerdau ! La particularité d'André est d'être un fin cavalier : il a d'ailleurs représenté le Brésil aux épreuves hippiques de Jeux Olympiques d'Atlanta (1996) et Sidney (2000).

# Les "Héros" :
On quitte ici le terrain politique ou économique pour rentrer dans une thématique finalement plus "ouverte". Son "vainqueur" dispose déjà d'un statut et d'une notoriété impressionnants pour quelqu'un qui n'a pas fêté encore ses 19 ans et qui n'est sur le devant de la scène que depuis 18 mois. Il faut dire qu'il agit dans un domaine qui déchaîne les passions au Brésil (pas qu'au Brésil, bien entendu, mais surtout au Brésil), en l'occurence le football. Je veux parler de Neymar da Silva Santos Junior, dit Neymar, l'attaquant vedette du Santos FC de Pelé, deuxième meilleur buteur du Brasileirão qui vient de s'achever, et qui est certainement l'un des talents les plus prometteurs du foot brésilien, pourtant peu avare en la matière ! S'il a éclaboussé de sa classe l'année 2010, il l'aura aussi marquée de manière moins glorieuse en étant le pivot de la crise aboutissant à la démission de l'entraîneur de Santos, Dorival Jr, alors que celui-ci était l'un des plus fervents partisans du jeune buteur, celui qui l'avait convaincu de résister aux sirènes de l'Europe et de Chelsea pour mûrir encore quelques années (mois ?) dans son club formateur. S'il veut réussir une grande carrière, Neymar devra adjoindre à son indéniable talent un caractère plus en phase avec le heut niveau, et en particulier résister à la "melonite" aigüe qui semble le guetter...
Neymar, ou le nouveau "Divino caudino" ?
Les autres personnalités phares de cette catégorie sont José Mariano Beltrame, le secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Rio, qui pilote le projet visant à étendre les fameuses UPPs (les Unités de Police Pacificatrice) à toutes les favelas de Rio (ce qui n'est pas reconnaissons-le le boulot le plus facile au monde), puis Cissa Guimarães, l'actrice brésilienne ayant connu la tragédie de perdre son fils Rafael en juillet de cette année, écrasé par une voiture dans le tunnel Zuzu Angel (à Rio), alors qu'il y faisait du skate (!)...et que le tunnel était fermé à la circulation. Sa douleur stoïque et son courage dans cette épreuve ont fait d'elle une sorte de symbole des mères (ou pères) qui voient leurs enfants décéder de manière injuste et prématurée.
 
# Les "Artistes" : 
La catégorie est ultra-dominée par un cinéaste brésilien, qui vient en cette fin d'année 2010 de battre le record absolu d'entrées du cinéma au Brésil : près de 11 millions de spectateurs se sont déplacés en un peu plus de deux mois pour découvrir Tropa de Elite 2, de José Padilha, dépassant ainsi le mythique Dona Flor et ses Deux Maris, le film de Bruno Baretto tiré du grand roman de Jorge Amado, qui détenait le record d'entrées depuis...1976. Les aventures du Colonel Nascimento, confronté cette fois-ci à la terreur des milices dans les favelas de Rio, ont créé un véritable raz-de-marée médiatique et sociétal, la réalité rattrapant d'ailleurs la fiction avec l'opération "Libération de Rio" menée à la fin novembre.
José Padilha, le physique de l'emploi ? 
Les autres "stars" nominées sont le jeune paranaense (de l'Etat du Parana) Alex Kipman, qui a été le grand concepteur et maître d'oeuvre du lancement du système Kinect de la Xbox de Microsoft, venant concurrencer sur son terrain historique la Wii de Nintendo, et le non moins jeune paulista Joe Penna qui a cartonné toute l'année sur YouTube avec son personnage de MysteryGuitarMan ! Ces deux dernières personnalités démontrent également toute la vitalité et l'originalité de la scène culturelle brésilienne, ces deux jeunes impétrants se permettant d'éclipser médiatiquement (ou presque) de superstars do Brasil comme Ivete Sangalo ou Maria Gadu (présentes néanmoins dans la liste des 100, je vous rassure !).

Et vous, quelle est la personnalité brésilienne de l'année selon vous ?

17 décembre 2010

"Aujourd'hui le Brésil", le nouveau-né des sites d'informations consacré au Brésil !

Après avoir décliné sa marque en Asie (Inde, Japon, Corée et Chine -il dispose ainsi dans l'empire du Milieu d'une très belle audience), mais aussi en Russie, le portail d'informations généraliste Aujourdhui Le Monde vient de s'implanter dans le dernier des "BRIC" encore non doté d'une version "locale", en l'occurence notre beau et bon Brésil ! Je vous annonce donc la naissance d'Aujourd'hui Le Brésil, ou l'information sur le Brésil, en français, par une équipe de journalistes et correspondants indépendants basés dans le pays, avec bien entendu un regard particulier porté sur nos compatriotes faisant l'actualité dans le pays, ainsi que pas mal de conseils pour tous ceux qui souhaiteraient s'y expatrier ! Il s'adresse ainsi aux francophones du Brésil, de France et plus largement du monde qui ont un intérêt personnel ou professionnel avec le Brésil.


Parabens donc à Solange Bailliart, qui pilote le projet depuis São Paulo, ainsi qu'aux équipes qui travaillent avec elle ! Bonne chance et longue vie à Aujourd'hui Le Brésil

06 décembre 2010

Fluminense, champion du Brasileirão : les raisons d'un succès

Le championnat national do Brasil vient de s'achever en apothéose pour le doyen des clubs de Rio : le Fluminense FC a en effet obtenu à l'arrachée (à l'issue d'une difficile victoire 1 à 0 contre le déjà relégué Guarani, but de l'ephémère rennais "O Sheik" Emerson) son deuxième titre de champion national, 26 ans (!) après l'unique taça remportée par les Washington et Assis (le frère de Ronaldinho). Le titre national reste donc la propriété de Rio (mon Flamengo ayant été sacré champion l'an dernier, un lointain souvenir désormais pour une équipe ayant flirté avec la rélégation toute l'année et qui termine 2010 à une triste 14ème place...), répétant la même histoire qu'en 1983-1984 (Fluminense succédant à Flamengo).  
Le Flu champion du Brésil, saison 2010
Le Cruzeiro de Belo Horizonte termine le championnat second, à deux points du Flu, en dépassant sur le fil les infortunés Corinthians (du sumotori Ronaldo), qui n'avait pourtant quasiment pas quitté l'une des deux premières places de la saison.

Même si mon coeur rubro-negro saigne de voir l'un des grands rivaux de Fla l'emporter cette année (encore que, c'est un moindre mal, ce n'est pas non plus Vasco l'honni qui est titré !), force est d'avouer que ce deuxième titre (que les torcedores du Flu voudraient transformer en troisième, incluant l'ancienne Taça de Prata obtenue en 1970...avant la création du Brasileirão) est finalement mérité, et ce malgré la rude concurrence orchestrée par les paulistas corintianos -qui disposaient d'après moi du meilleur effectif du pays, avec Elias (déjà recruté par l'Atlético de Madrid), Jucilei, Jorge Henrique, Bruno César, Dentinho ou Ronaldo donc. Mérité car le Flu n'a pas quitté non plus les deux premières places  depuis la 6ème journée du championnat, dans un véritable mano a mano avec les Corinthians, occupant tout de même 18 fois (sur 38) la tête du championnat.

Comment expliquer qu'un club moribond l'année dernière, n'ayant miraculeusement échappé à la degola (descente) qu'en toute fin de championnat, soit aujourd'hui sacré champion brésilien ? Le miracle tient en trois noms selon moi : Conca, Muricy Ramalho et Celso Barros.

# Dario Conca est tout simplement le meilleur joueur du Brasileirão depuis deux saisons maintenant. Tout à la fois meneur de jeu, buteur (9 buts cette saison) et passeur décisif (à 16 reprises !), il a réussi l'exploit de faire oublier aux tricolores qu'il était argentin (énorme rivalité entre les deux frères ennemis du continent !), à tel point qu'une campagne a été lancée pour qu'il soit naturalisé brésilien et puisse jouer avec la Seleção, lui qui à 27 ans n'a pas eu encore l'honneur de revêtir la tunique albiceleste de l'Argentine (Maradona puis Batista ont-ils du caca devant les yeux ??). Il a simplement été stratosphérique cette saison, en participant de surcroît à l'intégralité des 3.420 mn (38 journées fois 90 minutes) du championnat ! Il est en fin de contrat l'année prochaine, et s'il privilégie de continuer à jouer pour le Flu, il devrait faire l'objet d'un siège appuyé de la part des grands clubs européens durant l'intersaison (voire dès le mercato de janvier)...
Conca à cheval dans l'Engenhão hier soir ! 
# En remportant son 4ème titre en 5 ans (après le triplé obtenu avec le São Paulo FC de 2006 à 2008), Muricy Ramalho a confirmé son statut de meilleur entraîneur actuel du championnat brésilien. Arrivé en début de saison du côté de Laranjeiras (le quartier de Rio où siège le club tricolor), il a progressivement diffusé de la confiance et du talent dans l'équipe, et a planté une banderille quasi définitive à la fin juillet, en refusant de reprendre la Seleção abîmée par Dunga le bourrin, faisant alors d'une pierre deux coups : statut d'idole auprès de tout ce que la terre comporte de supporters de Flu (bon ils ne sont pas si nombreux non plus ;), et coup de Jarnac subtil  au principal rival, les Cortinthians de São Paulo...puisque l'heureux élu à la tête de l'équipe nationale fut finalement Mano Menezes...jusqu'alors entraîneur en chef de la plus populaire équipe paulista !

# Dernier "pilote "du succès du Flu (mais pas le moindre), Celso Barros est le président de la mutuelle de santé carioca Unimed, mais aussi (et surtout) le généreux sponsor de l'équipe tricolor depuis 1999 -année lamentable où Fluminense fut bien près de disparaître du paysage footeux brésilien, en descendant alors en 3ème division !  C'est que le Celso en question est un tricolor apaixonado et doente (soit un supporter dingue de son équipe), et qu'il n'a pas lésiné depuis 12 ans en matière d'investissement financier dans le club ! Et en particulier cette année, où il est le sponsor maillot principal, achète un paquet de panneaux autour des stades où joue le Flu, et plus fort encore, où il paie directement de la poche de son entreprise (!) quelques-uns des salaires les plus importants du club (ainsi ceux de Muricy l'entraîneur, du toujours blessé et ex-lyonnais Fred ou encore du luso-brésilien Deco, ex-grand joueur et actuel pas grand-chose, il faut bien le dire...). Cette Celso-dépendance a d'ailleurs quelque chose de vraiment malsain : le nouveau président du Fluminense, le jeune avocat Peter Siemsen, est un simple affidé à Barros, qui est le vrai dirigeant en coulisses du club...
Celso Barros et son petit Fred
Bravo donc au Fluminense pour ce titre (ça me pèse de le dire...). 2011 sera une autre année, la dernière de Ronaldo en tant que joueur  (il veut absolument gagner la Libertadores 2011 avec les Corinthians pour clôre sa glorieuse carrière), l'occasion aussi pour le Flu de laver un noir souvenir, la défaite en finale de cette même Libertadores en 2008, aux penalties, dans un Maracanã plein et desespéré. Mais 2011 sera aussi et surtout l'année de la rédemption pour mon Flamengo, de retour au sommet après une saison toute pourrie ! Vamos mengão !

04 décembre 2010

Le Petit Futé Rio de Janeiro / Minas Gerais 2011 est sorti !

Amis lecteurs, vous le savez -ou peut-être pas : votre serviteur s'est chargé durant quelques (longues) semaines (voire mois ;) de la rédaction / réactualisation du city-guide du Petit Futé sur les Etats de Rio et du Minas Gerais ! Joie non dissimulée, le guide (édition 2011) vient d'être publié, et il est disponible dans toutes les bonnes boutiques de notre monde réel, mais aussi au sein des principaux sites de e-commerce.

Vous le trouverez ainsi évidemment chez l'excellent Amazon.fr :

Si vous êtes plus Fnac.com, vous pourrez en faire l'acquisition derrière ce lien

Si vous êtes amenés à découvrir notre Cidade Maravilhosa, les coins enchanteurs qui l'entourent (Buzios, Paraty, Ilha Grande...), ou si vous êtes férus d'histoire et de culture (et donc forcément attirés par les cités coloniales mineiras telles que Ouro Preto, Tiradentes ou Diamantina), je ne peux que chaudement vous recommander l'acquisition, pour 13€ et des brouettes, et la lecture de ce guide tout chaud, tout frais ! 

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